Loin de la grande région de Toronto, entre Ottawa et Montréal, les entreprises de l’est ontarien ont beaucoup de difficulté à pourvoir les emplois vacants.

L’est ontarien est aux prises avec de nombreuses difficultés pour attirer et retenir la main-d'œuvre face à la concurrence et à la montée du télétravail. Les acteurs de la région estiment que le prochain gouvernement ontarien pourrait faire des gestes concrets afin de résoudre ce problème.

En plus de devoir composer avec une population vieillissante et avec le départ de bien des jeunes vers les grands centres urbains, ces entreprises ont aussi vu une nouvelle forme de concurrence apparaître depuis le début de la pandémie : le télétravail.

De nombreux travailleurs qualifiés peuvent maintenant postuler pour des emplois loin de chez eux et profiter des avantages de la vie dans cette région champêtre. Cela force les entreprises à redoubler de créativité pour trouver des solutions afin d’attirer la main-d'œuvre alors que les besoins sont criants partout au pays.

Ça fait 35 ans que je suis dans le domaine des ressources humaines, je n’ai jamais vu un phénomène aussi significatif, affirme Carl Dubé, directeur principal des ressources humaines pour l’aciérie Ivaco Rolling Mills. Il indique que l’entreprise recherche des candidats pour occuper des postes non seulement dans les métiers spécialisés mais aussi comme journaliers et parmi le personnel administratif.

L’est ontarien est aux prises avec de nombreuses difficultés pour attirer et retenir la main-d'œuvre face à la concurrence et à la montée du télétravail. Les acteurs de la région estiment que le prochain gouvernement ontarien pourrait faire des gestes concrets afin de résoudre ce problème.

En plus de devoir composer avec une population vieillissante et avec le départ de bien des jeunes vers les grands centres urbains, ces entreprises ont aussi vu une nouvelle forme de concurrence apparaître depuis le début de la pandémie : le télétravail.

De nombreux travailleurs qualifiés peuvent maintenant postuler pour des emplois loin de chez eux et profiter des avantages de la vie dans cette région champêtre. Cela force les entreprises à redoubler de créativité pour trouver des solutions afin d’attirer la main-d'œuvre alors que les besoins sont criants partout au pays.

Ça fait 35 ans que je suis dans le domaine des ressources humaines, je n’ai jamais vu un phénomène aussi significatif, affirme Carl Dubé, directeur principal des ressources humaines pour l’aciérie Ivaco Rolling Mills. Il indique que l’entreprise recherche des candidats pour occuper des postes non seulement dans les métiers spécialisés mais aussi comme journaliers et parmi le personnel administratif.

Cette entreprise située à L’Orignal dit qu’elle poursuit ses efforts de recrutement à l'échelle locale mais qu’elle a dû améliorer ses conditions salariales et de travail pour attirer les candidats. Elle a aussi commencé à étendre son horizon de recherche et est même allée jusqu’à recruter un cadre supérieur de la Colombie-Britannique. Malgré ces efforts, Carl Dubé souligne que l’augmentation du prix de l’essence pose aussi problème pour attirer des candidats.

« Quand on recrute du côté de Montréal ou d’Ottawa, on a des défis majeurs, parce que les gens ne sont pas intéressés à travailler à un endroit où ils doivent voyager 45 minutes ou une heure. Ce n’est pas rentable. »

— Une citation de  Carl Dubé, directeur principal des ressources humaines, Ivaco Rolling Mills

Faciliter l’immigration et offrir de la formation

Au-delà des initiatives maison, Ivaco Rolling Mills espère que le prochain gouvernement adoptera des mesures pour favoriser le recrutement. Carl Dubé salue le travail effectué par Compétences+ Ontario pour mettre en valeur les métiers d’apprentissage, mais il croit que des efforts supplémentaires pourraient être faits pour redorer l'image du milieu manufacturier et pour offrir de la formation aux travailleurs.

« C’est une chose de parler du pipeline pour l’entrée [de nouveaux employés], mais je discute souvent de rétention avec notre équipe de direction. Comment je m’assure que ceux que j’ai recrutés ont envie de rester? Donc, c’est d’investir dans leur formation. »

— Une citation de  Carl Dubé, directeur principal des ressources humaines, Ivaco Rolling Mills

Il reste que pour bien des acteurs, la clé pour faire face à ce problème est l’immigration. La solution actuelle à la pénurie de main-d'œuvre, il n'y en a pas mille et une : c’est l’immigration et le perfectionnement, explique la directrice générale du Centre de services à l'emploi de Prescott-Russell, Caroline Arcand.

Même si l’immigration est de compétence fédérale dans la majorité des provinces, elle estime que le gouvernement ontarien pourrait collaborer avec Ottawa pour alléger le processus administratif et pour accélérer l’arrivée d’immigrants économiques qualifiés.

Caroline Arcand note que cet apport de main-d'œuvre est particulièrement crucial en zone rurale. Elle souligne que le gouvernement ontarien a levé plusieurs obstacles pour favoriser l’accueil de réfugiés ukrainiens qui fuient la guerre et elle croit donc que cela pourrait être fait pour d’autres personnes qui veulent venir vivre au Canada.

« Actuellement, pour pouvoir se qualifier aux programmes de counselling d’emploi et de réorientation de carrière, les Ontariens et les Ontariennes doivent avoir un numéro d’assurance sociale et avoir une résidence permanente en Ontario. C’est sûr qu’il y a peut-être un bassin d’immigrants qui n’ont pas tous ces prérequis. »

— Une citation de  Caroline Arcand, directrice générale du Centre de services à l'emploi de Prescott-Russell

Tandis que certains partis proposent de créer de nouveaux emplois, Caroline Arcand croit qu'ils font fausse route en raison de la pénurie avec laquelle les entreprises sont déjà aux prises.

Que proposent les partis?

Le Parti libéral de l’Ontario promet d’ailleurs dans sa plateforme de faire en sorte qu’à l’instar du Québec, la province prenne le contrôle de son immigration. Il propose aussi de faire venir des professionnels avec des compétences recherchées sans toutefois préciser de cible quant aux types de travailleurs à accueillir. Le parti de Steven Del Duca veut favoriser les métiers d’apprentissage et offrir 2000 $ à ceux qui entament une formation dans ce domaine.

Parmi ses priorités, le Parti progressiste-conservateur de l'Ontario s’engage à ce qu’un plus grand nombre de personnes soient formées dans les métiers d’apprentissage. Il promet aussi d’investir dans la formation. Dans son budget déposé tout juste avant le déclenchement de la campagne électorale, le parti promettait de consacrer un milliard de dollars annuellement à la formation des travailleurs ainsi que 114,4 millions sur trois ans à la Stratégie ontarienne relative aux métiers spécialisés.

Le Nouveau Parti démocratique (NPD) de l'Ontario promet pour sa part de faire adopter une loi qui s’attaquera aux barrières pour la reconnaissance des compétences des travailleurs internationaux. Il désire aussi créer un système de jumelage pour les médecins et pour les infirmières en provenance de l’étranger. Le NPDNouveau Parti démocratique veut adopter une stratégie manufacturière ainsi qu’une stratégie de main-d'œuvre pour trouver et former les travailleurs, sans toutefois préciser comment cela sera fait. Finalement, il propose d'enseigner davantage les arts industriels à l’école pour faire la promotion des métiers.

Le Parti vert de l’Ontario n’a pas encore dévoilé sa plateforme ni ses engagements en la matière.

Rémi Authier (accéder à la page de l'auteur)Rémi Authier

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